105 tireurs, rabatteurs, conducteurs de chiens  » de sang » armés, autorisés par arrêté préfectoral se sont déployés ce lundi dans le parc du château de Versailles, fermé au public, pour une battue administrative aux sangliers, piégés préalablement dans l’enceinte du parc.

Le motif ? Les dégradations causées par ces animaux provenant des forêts avoisinantes et entrés dans le parc par des clôtures défectueuses.

Considérant que les battues précédentes effectuées le 31 mai et le 30 août dernier n’ont pas eu les résultats escomptés, ce 24 septembre les grands moyens ont été mis en oeuvre après avoir restauré les clôtures, empêchant toute fuite des animaux.

La solution de les rabattre vers l’extérieur, vers les bois d’où ils venaient auraient certainement été plus efficace et plus éthique, d’autant que ce déploiement de forces s’est soldé par la mort de laies gravides, de marcassins et de quelques sangliers.

Ce sont surtout les inadmissibles conditions dans lesquelles s’est déroulée l’opération qui ont soulevé l’indignation des personnes présentes dont certaines témoignent :

« Une laie gravide, terrifiée, harcelée par un chien de sang tentait désespérément de s’échapper. Sa seule issue était la parcelle clôturée des poneys. Elle s’y ait engouffré et s’est réfugiée derrière un buisson. Quelques instants après, des quads avec des hommes armés sont arrivés. Ils ont sorti leurs armes. Je leur ai crié de ne pas la tuer, que c’était une propriété privée, j’ai essayé de m’interposer, mais un d’entre eux a dirigé son arme vers moi et ils l’ont tué devant nos yeux. Puis ils sont entrés sur notre parcelle, enjambant la clôture, pour récupérer son cadavre ensanglanté. Ils l’ont traîné avant de balancer son corps par-dessus la clôture et sont repartis après avoir jeté le cadavre dans leur remorque. Ils sont allés jusqu’à appeler la police parce que selon eux, personne n’a le droit de les dissuader de tuer. »

Les photos d’une laie gravide, tirée dans un enclos et récupérée par-dessus la clôture ont soulevé l’indignation des personnes présentes qui appellent à des solutions d’éloignement vers les forêts afin que cessent les massacres répétés qui d’ailleurs n’ont pas permis une « diminution suffisante » des animaux présents dans le parc, c’est-à-dire, n’ont pas eu les résultats escomptés.

On ne peut que citer les termes d’un lieutenant de louveterie qui reconnaît être un privilégié : « S’asseoir le soir au bout du grand canal, avec une vue sur le château, lorsqu’il n’y a personne, c’est quelque chose de fantastique, tout comme chasser dans le domaine de Versailles ».

Peut-être, mais ce n’est pas de la chasse, c’est une boucherie.