En novembre dernier, le service enquête intervenait pour sauver 11 chiens sur la commune de Frépillon dans le Val-d’Oise. Lors de ce sauvetage, nos équipes ont suspecté cette récidiviste de posséder également des équidés : le peu d’éléments identifiés n’avaient pas permis, à ce moment-là, d’en poursuivre les recherches.

Peu de temps après, une connaissance de la maltraitante a contacté la Fondation Assistance aux Animaux pour signaler la présence d’équidés à Andeville (Oise). Sur place, nous avons effectivement pu y observer, dans une grande pâture dangereusement clôturée de fils barbelés, quatre poneys, un mulet et une mule.

Leur abri de fortune les exposait aux quatre vents et aux intempéries ; l’eau de l’abreuvoir, gelée sur une bonne épaisseur, les privait d’eau et l’herbe, rare en cette saison, ne les nourrissait pas suffisamment…Certains des équidés avaient des sabots extrêmement longs et les crins de la queue de l’un d’eux indémélables devront être entièrement rasés ; le petit mulet était gêné dans ses déplacements.

Curieusement, leur corpulence est correcte et s’explique par la bienveillance des riverains et de l’agriculteur voisin qui les nourrissaient régulièrement.

Ces constats initiaux ont conduit notre service enquête à prendre attache avec la gendarmerie compétente pour envisager la mise en place d’une procédure destinée à retirer les animaux. La Fondation Assistance aux Animaux a déposé plainte à la gendarmerie de Méru pour détention d’animaux malgré une interdiction définitive.

Particulièrement sensible à la cause animale, la brigade a mis tout en œuvre pour nous assister sur ce dossier et a obtenu l’autorisation de saisir les animaux.

Ainsi, le 19 février au matin, accompagnées de gendarmes et d’une vétérinaire, les équipes de la FAA se sont rendues sur place pour une première constatation. L’intervention elle-même s’est déroulée dès l’après-midi. Avec le concours des animaliers de la ferme pédagogique, nos équipes ont commencé à attraper ces équidés qui n’étaient jamais sortis de leur pré depuis 2009, date à laquelle ils y étaient entrés. Trois d’entre eux n’ont opposé aucune résistance à se laisser approcher. L’opération s’est compliquée pour la prise en charge des trois autres clairement plus « sauvages » !

À force de patience et d’ingéniosité, tous les animaux ont été mis, en début de soirée, en sécurité dans le camion.

Pour faciliter notre travail, le colonel de gendarmerie, présent lors du sauvetage, avait mobilisé le Peloton de Surveillance et d’Intervention de la Gendarmerie (PSIG) afin de mettre à notre disposition un éclairage (sur groupe électrogène) et l’agriculteur voisin était également venu nous prêter main-forte.

L’arrivée et le débarquement des six équidés à la ferme pédagogique de Versailles se sont déroulés dans le calme. Les petits sauvageons que nous avions rencontrés le vendredi étaient devenus des petits curieux dès le lendemain ! Seuls deux d’entre eux plus difficiles à apprivoiser ne devraient pourtant pas résister longtemps aux pommes et aux carottes.

La Fondation Assistance aux Animaux a déposé une nouvelle plainte à l’encontre de cette propriétaire et tient à remercier vivement la brigade de gendarmerie de Méru pour sa réactivité, son implication et son aide précieuse.

Photos par Mavinsha Photographies