Maison de l’horreur : la fin de huit ans de calvaire et une victoire historique pour 138 animaux

Aujourd’hui marque la fin d’une saga judiciaire dont l’atrocité aura hanté nos équipes pendant près de huit ans. Une page sombre se tourne enfin, scellée par une victoire pour les 138 vies que nous avons sorti de l’enfer. Au terme d’un combat de longue haleine, la justice a rendu un verdict qui sonne comme une promesse : le couple responsable de ce calvaire est désormais définitivement interdit de détenir le moindre animal.

Depuis 2017, nos enquêteurs ont dû, à quatre reprises, franchir le seuil de cette demeure aux allures de respectable maison bourgeoise. Mais derrière cette façade se dissimulait un cauchemar sanitaire, un cloaque où des animaux vivaient reclus, à l’abri de tout regard. Chaque intervention nous a replongés dans des couches d’immondices et de crasse qui prennent à la gorge et défient l’imagination. Il semblait impensable que quiconque, humain comme animal, puisse survivre dans un tel lieu.

C’est pourtant dans ce décor sordide que 133 chiens et chiots, 3 lapins et 2 tortues ont été saisis par la FAA. Cette tragédie est le résultat d’un couple prisonnier d’un sévère syndrome de Noé, une pathologie qui pousse à accumuler des animaux de manière compulsive avant de les laisser dépérir. Un cycle infernal qui a atteint son paroxysme lorsque nos équipes ont fait la découverte de cadavres de chiots dans le congélateur familial.

Si la justice avait déjà condamné le couple par le passé, les peines n’avaient jamais excédé trois ans d’interdiction de détenir, une sanction insuffisante pour mettre un terme à leur compulsion. Le point de bascule de cette affaire s’est joué la semaine dernière, lors d’une audience au tribunal de Créteil. Face aux preuves irréfutables, le duo a offert un spectacle déconcertant. Tandis que l’épouse admettait sa part de responsabilité, son compagnon s’est retranché dans une réalité parallèle, martelant que les accusations étaient « fausses et archi fausses », allant jusqu’à prétendre avoir le soutien de Brigitte Bardot. Se dépeignant en maître attentionné, il a qualifié sa maison de « propre », concédant tout au plus qu’elle aurait « peut-être besoin d’un petit coup de plumeau ».

Mais cette fois, nos arguments et la gravité des faits ont été entendus. En prononçant une interdiction définitive de détenir un animal, assortie d’une exécution provisoire, le tribunal ne se contente pas de sanctionner : il protège durablement.

L’exécution provisoire est la clé de voûte de ce jugement. Elle nous autorise, au moindre nouveau signalement, à intervenir immédiatement avec les forces de l’ordre, sans avoir à patienter devant des procédures de plus en plus longues.

Après huit années de lutte acharnée pour libérer les captifs de cette maison de l’horreur, la Fondation partage avec vous son immense soulagement. Notre gratitude va également aux services vétérinaires de la DDPP et aux forces de police, des partenaires indispensables sans qui ces sauvetages n’auraient pu aboutir.