Il s’appelle « Bullit », et il a été secouru juste à temps par la Fondation Assistance aux Animaux.

Vraisemblablement lassé de devoir s’en occuper, son propriétaire a tout simplement choisi de l’attacher au radiateur, en attendant sa mort.

Pourtant, il n’a pas toujours été considéré comme une insupportable charge dont il importe de se débarrasser. Il a même été heureux au début.
Puis le temps a passé, son propriétaire s’en est lassé, et à fini par ne plus vouloir assumer cet être devenu gênant.

Trop lâche pour l’abandonner en refuge, il a préféré l’ignorer, en attendant sa mort.
Sa lente agonie a alors commencé.

D’abord une corde attachée au radiateur, pour ne plus l’avoir dans les pattes.
Puis les oublies de gamelles. Il mangera demain.
Vient ensuite l’absence d’eau. Il ne salira pas en urinant.

Résigné, « Bullit » a cessé de réclamer de l’attention.
Il a cessé de gémir de soif et de faim.

Les douces notes de son prénom qui jadis résonnaient dans la bouche de son propriétaire sont devenues un lointain souvenir.

Il s’est accoutumée à cette douloureuse sensation de ventre vide. A cette soif si pressante qu’elle lui déchire la gorge.
Il a sagement attendu, comme un bon chien, que son maître l’aime à nouveau.

C’est de la Fondation Assistance aux Animaux que vient son salut.
Alerté par des passants qui l’ont aperçu de la fenêtre, notre enquêteur restera sans voix face à l’état de maigreur de ce misérable chien simplement coupable d’exister.

S’il y a des regards qu’on oublie jamais, celui-ci en fait indéniablement parti.

Bullit est immédiatement saisi au profit de la Fondation Assistance aux Animaux et conduit chez un vétérinaire.
Son corps est couvert d’ecchymoses, de blessures et de dépilations.

Cachectique et extrêmement déshydraté, il engloutira 4 gamelles d’eau d’affilée, et en aurait bu davantage si, de crainte qu’il ne vomisse, une cinquième lui avait été donnée.

Placé en sécurité dans un des refuges de la Fondation Assistance aux Animaux, il va être placé sous étroite surveillance et doucement alimenté pour réhabituer son corps à être nourri.

Mais si son corps porte les stigmates de ses souffrances, son esprit aura lui aussi besoin d’être choyé afin de s’adapter à ce nouvel environnement.
Comme tout bon chien, notre nouveau protégé n’est pas rancunier et nous offre une magistrale leçon de vie.

« Bullit » a 8 ans et tout le temps de rencontrer enfin un maître digne de ce nom.

Peut-être vous ?